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La sidérante complexité de la cause de toutes les manifestations du réel (dieu).

Les apparences.

Les couleurs n’existent pas en elles-mêmes de façon intrinsèque et de toute éternité, les couleurs n’existent que dans l’interprétation qu’en fait notre cerveau. Dans l’antiquité on pensait que c’était l’œil qui émettait une lumière ou un faisceau qui nous permettait de voir les couleurs… Aujourd’hui nous avons compris que la couleur est une interprétation de la vibration de fréquences électromagnétiques. Nous ne voyons qu’une tout petite bande du spectre électromagnétique. Notre organisme est trichromate. Nous organisons les couleurs à partir de la perception de trois couleurs de base. Rouge, Bleu, Vert. Certains animaux sont tetrachromates. Les passereaux par exemple, voient jusqu’aux ultra-violets.

Tout ça pour dire : Nous ne percevons pas directement toutes les manifestations du réel car nos sens ne nous le permettent pas directement. Ce qui nous permet de le faire c’est notre imagination.

La réalité de notre monde est d’une extrême complexité. Si on est gouverné par la peur, on rejette immédiatement toute complexité et on simplifie à l’extrême : Le monde est comme je le vois, comme on m’a dit, c’est tout et ça doit continuer comme ça. C’est le lot de la grande majorité des êtres. Mais lorsqu’on n’est pas satisfait de la vie que l’on mène selon ce principe, on peut observer la réalité et imaginer la raison des phénomènes que l’on perçoit.

Un des premiers fruits de l’imagination cherchant à expliquer plus qu’à comprendre l’ensemble de tous les phénomènes réels c’est : Dieu ! D’abord plusieurs puis finalement, à bien y réfléchir, un seul. C’est plus simple, propre, carré, sans appel.

Mais c’est tout à fait contre nature. Car la nature elle, est tout sauf propre, nette, simple et certainement jamais carrée… Derrière chaque perception des manifestations du réel, il y a une complexité de mécanismes qui s’adapte tant bien que mal à l’immense complexité de ces manifestations. Lorsqu’on voit quelque chose, concrètement, on ne fait que percevoir une partie du spectre électro magnétique que diffuse cet objet… Ouf ! Une grande partie du monde tout à fait réel échappe à nos sens mais cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. Ce n’est qu’en observant les conséquences de ces manifestations que nous imaginons le reste. Puis nous imaginons des moyens de parvenir à nous assurer que ces manifestations sont bien telles que nous les imaginions. En fabriquant ces outils virtuels, il nous arrive de découvrir un pan tout à fait inimaginable de la réalité… Notre connaissance s’accroît donc grâce à l’ampleur de notre imagination alliée à la rigueur de notre observation des manifestations du réel.

Une fois qu’on a accepté le fait que la réalité est en grande partie imperceptible, de même que les causes des phénomènes que nous percevons, on peut aisément postuler que l’essence de toute cette réalité, s’il en existe une, est, elle aussi, extrêmement complexe.

On peut aussi sauter directement à la conclusion que tout ce qui existe est fait par dieu, point.

Dieu, si on insiste dans cette voie, serait donc infiniment complexe. Est-ce qu’une telle réalité, je veux dire Dieu, en tant que la cause primale de tous les phénomènes visibles et invisibles, se soucierait des mots que l’on dit, de ce que l’on mange, des légendes qui nous rassurent dans le noir (tout ça parce que les photons n’arrivent plus au pigment contenu dans la iodopsine, tu piges) ?

D’autre part, comment « Dieu » (la cause primale etc…) dans sa sidérante complexité, pourrait être influencé par des prières, des attitudes, des vêtements, des monuments… Ce serait comme vouloir détourner le cours d'un ruisseau avec des imprécations...

Si c’était le cas « il » ou « elle » ne serait pas complexe mais terriblement simplex.

Disons qu'alors il nous faudrait bien conclure que Dieu serait fait à notre image et pas l’inverse.

Et c’est ce qu’il est, ou plutôt ce qu’ils sont, tous ces dieux que plus de 85% des

7 304 489 763 humains présents ce jour sur terre, vénèrent. Ce sont nos créations.

La sidérante complexité de la cause de toutes les manifestations du réel ( en abrégé toujours : « Dieu ») ne peut ressembler à un être qui ne voit qu’une partie extrêmement réduite du spectre électromagnétique (pour ne parler que de ça)… Même un « surhomme » qui verrait tout le spectre, serait omniscient et omniprésent ne serait qu’une piètre image de Sa Complexité… car ce serait encore un homme, bien que super...

On ne fait pas honneur à « Dieu » (en tant que cause etc.) en l’affublant de croix, de symboles, de voiles, de barbes, de monuments, de sacrifices, de meurtres, de prières. Lorsqu’on fait cela, on ne croit pas à « Dieu » mais à l’idée que l’on veut s’en faire, à la représentation que les artistes en font. En somme, Dieu n’existe dans aucune des formes par lesquelles il est représenté. Si on veut l’imaginer, en tant que source de l’existence du réel, il faut se débarrasser de tous nos préjugés, de toutes les représentations, de tous les dogmes, de toutes les certitudes…

Il y en a qui ont essayé…

Allons vite, pas la peine de s’éterniser sur les moyens de parvenir à cette « pureté ». Flagellation, jeunes, solitude, prières, danse, concentration, méditation…

Lorsqu’on parvient à se dégager des représentations de Dieu, que reste-t-il ? Hébétude ou ébahissement, béatitude ?

Les mystiques qui ont fait cette expérience ont probablement ressenti la tranquillité absolue qui s’installe au plus profond de l’être lorsqu’on se débarrasse des représentations. Ils ont cependant peiné à la partager. D’ailleurs ils ne l’ont pas fait directement. D’autres se sont chargés de trouver les concepts, les mots puis les oreilles attentives. Des disciples, des suiveurs, des admirateurs, des procurateurs, des héritiers, des écrivains, des artistes, enfin tout un monde de gens qui n’ont probablement pas connu eux-mêmes cette tranquillité absolue qui, par leurs écrits, va devenir la « preuve » de dieu.

Les asiatiques y voient une expérience essentielle. La méditation, car c’est de cela dont il s’agit (la prière en découle), amène une harmonie entre le corps et l’esprit. Rien de « divin » là dedans… Pour moi l’esprit est aussi matériel que le corps. Son existence, pour être moins tangible, n’en est pas moins réelle.

Expliquer l’expérience du ressenti essentiel de l’existence par « Dieu » est une pauvreté sémantique.

On peut améliorer la sémantique. Par exemple, Amit Goswami, grand chercheur en théorie de la physique quantique dit: "Consciousness does matter." Ce qui veut dire la conscience est importante mais aussi et surtout, au premier degré, la conscience FAIT la matière !

C'est une belle formule qui a l'avantage d'élargir le sens de "dieu" mais, celaveut dire exactement la même chose. Cela veut dire tout d'abord qu'après des décennies de recherches en physique quantique, ce monsieur a atteint ses limites et est devenu mystique. Sans aller aussi loin, Newton et Einstein ont eux aussi laissé une ouverture à la notion de "dieu". Ils ont atteint leur limite de compétence et l'ont admis. Amit Goswami a certaienement eu besoin d'aller plus loin, personnellement, et il est devenu mystique.

Cependant, logiquement et par principe, lorsqu'on atteint notre limite de compétence, on ne devrait pas sauter à la conclusion que dieu ou une conscience universelle est la source de toute chose... On ne devrait sauter vers aucune conclusion.

Le veau d’or, les idoles…

Lorsque les Musulmans refusent de voir représenté leur prophète, cela vient des temps anciens où les images des dieux étaient plus vénérées que les dieux mêmes. Les hommes n’ont pas tellement changé depuis ce temps là. On leur montre la lune et ils regardent le doigt. Les autres religions monothéistes sont passées par le même processus. Après avoir évoqué dans des textes, des livres, des enluminures, des statues et des cathédrales, des temples, la grandeur de leur dieu, les peuples ont vénéré les textes, les livres et tout le reste comme étant « sacrés », donc « saints » intrinsèquement, en tant que tels… De symboles et signifiants, les objets et les textes sont devenus des objets de culte.

Demander aux fidèles, comme le font les imams musulmans ou les pasteurs protestants, que l’on retienne le message et non plus la forme dans laquelle il leur parvient est un progrès, car on demande aux fidèles de voir, de comprendre, de sentir au delà des signes qui leur sont proposés. Mais très vite, l’inculture, le manque d’habitude de réfléchir, la pauvreté, la peur, la misère, rendent nécessaire de remplacer le veau d’or par d’autres rituels, d’autres interdictions, d’autres lois strictes qui permettent aux fidèles de le rester; de ne pas avoir à réfléchir sur leur condition, sur la condition humaine en général.

«Il faut un nouveau culte, il faut de nouveaux fers; il faut un nouveau dieu pour l'aveugle univers.» Voltaire, Le Fanatisme ou Mahomet le prophète.

Pour qui faut-il cela ? Pour que les ambitieux et les avides continuent de diriger le monde, il faut que l’univers reste aveugle. Tous les dogmes, sans exception, sont des actes politiques.

Les dogmes ne sont pas écrits par les prophètes, les illuminés, les béats. Les dogmes sont écrits par leurs disciples et par les disciples des disciples. L’expérience mystique traduite en analogies et en historiettes, illustrée en anecdotes est diluée, transformée en préceptes et en lois qui servent d’abord ceux qui les dictent ou ceux pour qui ils travaillent. Et même si le jeûne, le voile, la prière, les règles concernant l’hygiène corporelle ou la nourriture que l’on retrouve dans toutes les religions, sont des règles utiles à tous, elles sont sacralisées afin de mieux les faire observer. Ce sont des actes politiques visant à gouverner les populations sur cette terre et pas dans une autre dimension.

Dans le monde catholique, on recense de nombreuses statues à miracles, des sources bénies, des reliques bénéfiques… Le monde juif est fait de rituels, de psalmodies, d’enchantements, de mystères. Toutes les religions finissent par confondre leur message avec le messager puis avec les traces éventuelles de ce messager…

Les prophètes sont des saints parce que les hommes les considèrent ainsi. Mais ils ne sont que des messagers. Les vénérer en revient à vénérer des hommes, à prendre leur parti, ce qui est un acte politique. Obéir aux diktats de ces prophètes, de ces hommes, est un acte d’allégeance politique car il place le fidèle comme un défenseur de cet homme dans ce monde-ci et trop souvent comme un soldat.

Il est clair que tous les prophètes ont été élevés au rang de fils de Dieu ou oint par dieu lui-même par leurs adeptes, afin d’éliminer toute critique à leur égard.

Mais à la fin, qu’est-ce que Dieu, dans toutes les religions ? C’est le créateur de la vie. Qu’y a-t-il de plus précieux que la vie ? Rien, car sans vie, il n’y a rien. En tout cas, sans vie il n’y a rien de ce que l’on puisse aujourd’hui connaître. Donc défendre Dieu c’est défendre la vie. On ne peut pas défendre la vie avec de la mort. De tous les temps, ceux qui disent protéger leur religion en donnant la mort à d’autres humains incroyants sont des fourbes assoiffés de pouvoir bien terrestre, ou des fous, parfois les deux.

Mourir pour Dieu, quel qu’il soit, est une totale absurdité qui met directement en cause ceux qui la profèrent. Celui qui demande à une personne quelle qu’elle soit de mourir pour dieu est un imposteur par définition.

Comme tout le reste sur cette terre et dans cette vie, ce sont les humains qui décident ce qui est sacré. Par ignorance ou par dessein, ils passent en général à coté de l’essentiel. La vie est essentielle à toute chose connue des humains. La vie est l’unique paramètre qui nous permette de comprendre le tangible et d’imaginer l’intangible. Seule la vie devrait être sacrée…


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